Un mur de soutènement est une structure verticale ou légèrement inclinée conçue pour retenir la terre ou d’autres matériaux granulaires sur une surface limitée. Ces murs remplissent plusieurs fonctions essentielles dans le domaine de la construction et de l’aménagement :
- Ils protègent les infrastructures telles que les routes et les chemins contre les risques d’éboulements et de glissements de terrain.
- Ils servent à définir et maintenir la ligne de côte, séparant la terre de la mer.
- Dans les ports maritimes et sur les voies navigables, ils transforment les berges naturelles en quais fonctionnels.
- Ils permettent l’aménagement de zones agricoles en pente, formant des terrasses pour cultiver et limitant l’érosion due au ruissellement.
- Ils sont utilisés pour renforcer les fondations d’édifices de grande hauteur ou de structures telles que les digues.
- Dans les contextes historiques ou militaires, ils constituent des obstacles verticaux de défense tels que les murs d’escarpe.
- Ils soutiennent également les fouilles et tranchées sur les chantiers, servant de batardeaux pour travailler à l’abri de l’eau.
Les murs de soutènement peuvent être construits à partir d’une variété de matériaux, dont la pierre sèche, les moellons, la pierre de taille, la brique, le béton armé, l’acier, les gabions, ainsi que le bois ou les polymères comme le vinyle. Le choix du matériau dépend des exigences spécifiques du projet, de l’environnement et des contraintes budgétaires.
L’histoire du mur de soutènement
Les premiers murs de soutènement ont été construits pour créer des terrasses agricoles sur des terrains en pente et pierreux. Ces terrasses étaient bordées de murs bas faits de pierres crues, c’est-à-dire de pierres brutes posées sans mortier, souvent récupérées suite à l’érosion des sols. Un exemple notable se trouve en Ardèche. Ces constructions visaient à lutter contre l’érosion.
Par la suite, on a assisté à la construction de terrasses supportant des édifices plus imposants. Depuis l’Antiquité, ces murs étaient souvent des structures massives en maçonnerie, composées de blocs de pierre soigneusement assemblés, comme le montrent les temples en gradins des Incas.
Au milieu du XXe siècle, le mur poids en béton a remplacé la maçonnerie traditionnelle utilisée dans le génie militaire et civil. Ce type de mur se compose d’un voile (mur mince) et d’une semelle, dont la largeur varie selon plusieurs facteurs, tels que la surcharge sur la partie supérieure, le poids volumique et la qualité des sols de fondation, ainsi que la pente naturelle du talus.
Depuis quelques décennies, les parois préfabriquées ont gagné en popularité par rapport aux murs en béton coulé sur place et aux murs en maçonnerie appareillée. Cette préférence s’explique par leur coût moindre, leur rapidité et facilité de mise en œuvre, ainsi que leur impact plus positif sur l’environnement.
Principe
Lorsqu’on conçoit des murs de soutènement, l’élément le plus important à considérer est l’estimation précise de la pression exercée par la terre ou tout autre matériau retenu par le mur. Naturellement, la terre s’accumule en formant une sorte de tas pyramidal, comme un tas de sable, avec une pente spécifique. Quand on met en place un mur de soutènement, celui-ci remplace en quelque sorte la partie manquante de ce tas et doit supporter une partie du poids de la terre, créant une pression oblique qui peut pousser et faire glisser le mur.
Pour résister à cette pression, il existe différentes méthodes de construction de murs :
- Murs Poids : Ils utilisent leur propre poids pour contrebalancer la pression de la terre.
- Parois Ancrées : Ces murs sont fixés à un point d’ancrage solide, souvent en dehors de la zone susceptible de glisser, pour contenir la pression et prévenir le glissement et le basculement.
- Murs Cantilever : Ils utilisent une semelle, placée sous la terre, dont la surface de base est proportionnelle à la hauteur du mur pour fournir une stabilité et résister au renversement.
- Murs à Redans : Ces murs réduisent la pression en retenant la terre entre deux contreforts.