
Le délai d’attente de 2 mois après l’obtention d’un permis de construire correspond au délai de recours des tiers prévu par l’article R.600-2 du Code de l’urbanisme mis en place par le décret n°2005-1611 du 21 décembre 2005. Ce délai de 2 mois permet aux voisins ou autres parties intéressées de contester la légalité du permis de construire.
Que se passe-t-il après le délai de 2 mois ?
Si, à l’issue des 2 mois, aucun recours n’a été déposé, en tant que titulaire du permis de construire, vous pouvez entamer les travaux en toute sécurité juridique. En effet, au-delà de ce délai, le permis de construire devient définitif, et toute contestation serait considérée comme irrecevable par le tribunal administratif. Cela confère une stabilité au projet, vous permettant de débuter les travaux sans craindre d’interruption pour cause de litige.
Qu’est-ce que le recours des tiers ?
Le recours des tiers est une procédure permettant à toute personne ayant un intérêt à agir (généralement les voisins ou des associations de protection de l’environnement) de contester la légalité d’un permis de construire. Ce droit est encadré par l’article R. 600-2 du Code de l’urbanisme, en vigueur depuis le décret n°2005-1611 du 21 décembre 2005. Le recours doit être justifié par des motifs solides, comme le non-respect des règles d’urbanisme locales, une atteinte à l’environnement, ou des éléments nuisant à la qualité de vie des riverains (ombrage, perte de vue, bruit, etc.).
Ce recours vise à assurer un équilibre entre le droit de construire et la protection des droits des tiers. Il permet aux voisins ou à toute autre partie concernée de vérifier si le projet respecte les réglementations en vigueur, comme le Plan Local d’Urbanisme (PLU), et de soumettre leur contestation au tribunal administratif.
Quelles sont les conditions pour un recours ?
Le recours doit être exercé dans un délai de 2 mois à compter du premier jour d’affichage du permis de construire sur le terrain, conformément à l’article R. 600-2 du Code de l’urbanisme. Cet affichage, encadré par l’article A. 424-15 du même Code de l’Urbanisme, doit répondre à plusieurs critères :
- Il doit être visible depuis la voie publique, et installé sur un panneau de format réglementaire.
- Le panneau doit indiquer le numéro du permis de construire, la nature du projet, la surface du terrain, ainsi que l’identité du bénéficiaire.
- Cet affichage doit rester en place pendant toute la durée du délai de recours.
Si l’affichage n’est pas correctement réalisé, le délai de recours peut être prolongé, voire suspendu. Le non-respect de ces formalités peut entraîner une insécurité juridique pour le porteur du projet.

Que risque-t-on en cas de travaux avant la fin du délai de recours ?
Commencer les travaux avant la fin du délai de recours présente des risques juridiques susceptibles d’entraîner des conséquences graves pour vous. Ces risques s’expliquent par la possibilité d’un recours des tiers pendant les deux mois qui suivent l’affichage du permis, période pendant laquelle les voisins ou autres parties concernées peuvent contester sa légalité.
Annulation du permis de construire
L’une des premières conséquences d’un recours abouti est l’annulation du permis de construire par le tribunal administratif. Cette annulation a pour effet immédiat de mettre un terme aux travaux, même s’ils sont déjà bien avancés. Le porteur du projet se retrouvera dans l’incapacité de poursuivre les constructions, voire l’exploitation des structures déjà érigées. Cette interruption est non seulement coûteuse en termes de temps et de ressources, mais elle engendre aussi un arrêt total du chantier jusqu’à résolution du litige.
Obligation de remise en état
Dans certains cas, si le recours est jugé fondé et que le tribunal administratif prononce l’annulation du permis, le bénéficiaire peut être contraint de démolir tout ou partie de la construction. Selon l’article L. 480-14 du Code de l’urbanisme, cette décision peut être accompagnée d’une obligation de remettre le terrain en son état initial. Cela signifie qu’en plus de l’arrêt des travaux, le bénéficiaire devra assumer des frais importants pour détruire les structures érigées et restaurer le site à son état précédent.
Sanctions financières
En cas de recours validé, le porteur du projet peut également faire face à des sanctions financières importantes. Selon les articles L. 480-4 à L. 480-9 du Code de l’urbanisme, des amendes peuvent être imposées pour infraction aux règles d’urbanisme. Ces sanctions peuvent varier en fonction de la gravité de l’infraction, du niveau d’avancement des travaux, et du préjudice causé aux tiers ou à l’environnement.
Les amendes peuvent atteindre des montants considérables, surtout si les travaux ont eu un impact négatif sur l’environnement ou le voisinage. Ces pénalités viennent s’ajouter aux coûts déjà engagés pour les travaux et aux éventuelles charges de démolition ou de remise en état, aggravant encore la situation financière du bénéficiaire du permis.
Insécurité juridique prolongée
Si les travaux sont lancés avant la fin du délai de recours, vous pouvez vous trouver dans une situation d’insécurité juridique jusqu’à l’expiration complète du délai. Même si aucun recours n’est déposé, il existe un risque latent que le projet soit interrompu à tout moment, ce qui peut retarder la livraison des travaux ou affecter des engagements financiers (contrats avec des entreprises, financements bancaires, etc.).
Impact sur les relations de voisinage
Enfin, démarrer les travaux avant l’expiration du délai de recours peut également nuire aux relations de voisinage. Les tiers qui envisagent de déposer un recours pourraient percevoir cela comme un acte agressif ou une tentative de contourner la procédure légale. Ce climat de tension pourrait engendrer des conflits prolongés, affectant la réputation du porteur du projet ou compliquant la résolution à l’amiable des différends.