Quelles nouveautés sur l’énergie ?

Les usages pris en compte évoluent également, puisque dans le Cep, sont ajoutés les consommations électriques des parkings, ascenseurs, parties communes et circulations, comme c’était le cas dans le label E+C-.

Le Cep, nr concerne l’électricité du réseau et les produits pétroliers gaz et fioul. Le bois comme source d’énergie individuelle ou utilisé dans un réseau de chaleur, est ici considéré comme 100% renouvelable. Enfin, en cas de production photovoltaïque, seule la part autoconsommée est valorisée. 

Le confort d’été repose sur un fichier caniculaire règlementaire. En cas de dépassement d’une valeur seuil de l’indicateur Degré-heure, une consommation d’énergie fictive est ajoutée correspondant à celle d’une climatisation, le but étant d’encourager les efforts en matière de bioclimatisme, de protection solaires, de bonne gestion de l’inertie et de ventilation naturelle traversante. 

Enfin, le coefficient de transformation de l’électricité en énergie primaire passe de 2,58 à 2,3, le bois restant à 1 pour le Cep et 0 pour le Cep,nr celui du gaz et du fioul étant de 1. Il est de 0 pour toute énergie renouvelable captée sur la parcelle. 

Concernant l’impact carbone de l’énergie, celui-ci passe de 210 g à 79 g pour l’électricité du réseau (-62%) et reste à 24 g ou 30 g pour la biomasse à comparer avec des valeurs de 227 g et 324 g pour les énergies fossiles. Là encore, la biomasse est bien valorisée avec un impact 2 fois moins important en CO2, sur l’indicateur IC énergie. 

Les nouveautés concernant l’impact carbone 

Le calcul de l’impact du bâtiment est calculé par un logiciel d’ACV (Analyse du Cycle de Vie) sur une durée de vie de 50 ans en additionnant les impacts sur l’ensemble de la vie de chaque composant issus de sa FDES (conception, construction, exploitation, fin de vie) et multipliés par les données quantitatives du projet (métrés, quantités, cubages…). Ceci pour calculer l’impact total du bâtiment sur le réchauffement climatique, le but étant de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’évaluer son empreinte carbone et de valoriser l’utilisation de matériaux biosourcés.

Qu’est ce que l’ACV dynamique ? 

La RE2020 considère que plus l’émission de CO2 est tardive, moins elle aura d’impact sur les 50 ans de cycle de vie. Ceci favorise les matériaux biosourcés qui libèrent en fin de vie la carbone stocké pendant la phase de croissance.

Ce stockage temporaire est valorisé. Ainsi, une poutre en bois massif qui aurait un impact de 700 kg eqCO2 avec une ACV statique, verra son impact réduit à seulement 400 kg eqCO2 en ACV dynamique. 

Les seuils

Ils ne concernent pour le moment que la maison individuelle et les logements collectifs. En RT2012, on considère qu’un bâtiment émet 1t/m2 eqCO2, il faudrait l’abaisser de 26% dès aujourd’hui et de 50% en 2031. 

Pour autant, le bois ne résoudra pas tout. En effet, 55% des émissions de CO2 sont dues aux lots des fondations, infrastructures, superstructures et maçonnerie… Mais l’impact d’une poutre en lamellé-collé de 7m est 5 à 6 fois moindre que son équivalent en béton ou en acier sur 50 ans. 

Une comparaison de 100 m2 d’isolants biosourcés et conventionnels sur un projet donné permet de bien visualiser l’intérêt de la fibre de bois ou de la paille par rapport au polyuréthane ou au verre cellulaire par exemple. 

Enfin, si l’on compare les murs ossature bois / brique / béton armé, en ACV dynamique, l’impact du mur bois est de 30 à 70 fois moins important que celui de son équivalent en béton armé, malgré son relargage envisagé en fin de vie. 

Les autres atouts du bois

Outre l’effet de stockage temporaire de carbone, rappelons aussi que les aspects “filière sèche » et “haut degré de préfabrication” réduisent le temps de chantier et le nombre de rotations des livraisons et limitent la production de déchets. De même, la structure bois étant plus légère, elle nécessite parfois des fondations moins lourdes et généralement des camions moins imposants, ce qui allègera le poids carbone du chantier.

Des FDES collectives et individuelles

Pour les produits de construction bois, 76 FDES collectives sont disponibles sur la base INIES et sont complétées par environ autant de FDES individuelles… panneaux CLT, murs ossature bois, bois d’ossature, charpentes traditionnelles, charpentes industrielles, poutres en l etc… 

La RE2020 va imposer une plus grande collaboration de lors de la conception entre maîtrise d’œuvre et bureaux d’études, afin d’optimiser le plus tôt possible les arbitrages entre les matériaux et les équipements choisis. 

Elle annonce clairement la fin des énergies fossiles dans le neuf dans la production de chauffage, ainsi que la fin des projets en structure 100% béton traditionnel. Les atouts de la biomasse et de la construction bois dans la RE2020 vont permettre à la filière bois de monter en puissance, d’autant que de forts investissements sont en cours dans les unités françaises de première et seconde transformation du bois, conséquence de l’augmentation de la demande et du plan France Relance.